Exposition mémoire à Verdun : Que reste-t-il de la Grande Guerre ?

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En cette année de mémoire, celle du centenaire du premier conflit mondial, Verdun choisit une façon originale de se retourner vers son passé et d’analyser cette cassure majeure dans l’histoire de l’humanité.

Alors que ressurgissent les témoignages poignants, les photos en noir et blanc, les plans de batailles, que toute la France se souvient, la nouvelle exposition du Centre Mondial de la Paix propose une approche plus large, qui cherche à démontrer tout l’héritage de la Der des ders. Le pire, le mauvais mais aussi le bon.
Une question : Que reste-t-il de la Grande Guerre ? Les réponses s’étalent sur plus de 600 m² pour découvrir et comprendre la Grande Guerre, son impact sur le XXe siècle, l’Europe et le monde, telle est l’ambition de cette exposition destinée à tous les publics.

Sang, larmes et progrès

A la question principale de l’héritage de la Grande Guerre, force est de répondre d’abord par l’héritage malheureux, celui dont toute l’Europe se serait bien passé : une génération détruite, aux hommes profondément marqués par l’atrocité des combats, la vie dans les tranchées, ne résistant à l’inhumanité que grâce à la force de la camaraderie. 10 millions d’hommes ont péri, parfois à quelques kilomètres de leur domicile, parfois après avoir traversé le monde pour se joindre aux combats.
Mais à cette question majeure, on peut aussi – et de façon objective – adopter une approche constructive. Pas question d’évoquer ici les bienfaits d’une « bonne guerre ». Plutôt d’essayer de comprendre, et l’exposition s’y emploie, les évolutions qu’un tel bouleversement a pu entraîner. Car de la Grande Guerre, il reste aussi de nombreuses évolutions techniques et sociales. Cinq longues années de conflits ont nécessité un effort sans précédent, rendu possible par la mobilisation de tous les moyens des états belligérants. Les femmes remplacent les hommes dans l’économie, l’armement se modernise, la logistique devient essentielle pour ravitailler les troupes, soigner les blessés, communiquer sur un front long de plusieurs centaines de kilomètres. La chirurgie réparatrice pose les bases de la chirurgie esthétique ; la lutte contre les maladies fait naître l’hygiène et le suivi médical moderne ; la médecine militaire façonne la médecine d’aujourd’hui. Oui, la guerre accélère le temps, entraîne le progrès.

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Les images, d’un siècle à l’autre

Le grand public s’en rend compte en cette année de commémoration : les images de la Grande Guerre sont omniprésentes, et désormais, demeurent les derniers témoins directs de l’horreur du conflit. Pour la première fois de l’histoire de l’humanité, une guerre est photographiée, filmée. Utilisées à des fins de propagande, ces images témoignent aussi de la réalité des combats. Complétées par les milliers d’objets fabriqués par les poilus, elles permettent une immersion totale dans la Grande Guerre.
Beaucoup voient en cette Grande Guerre le vrai passage à l’Europe du XXe siècle, celle des Etats nations, succédant aux empires. Celle qui aspire à la paix, si fragile. Là aussi, l’héritage de la Grande Guerre est immense, et l’exposition, vient le rappeler.
Avec cette exposition phare de l’année de centenaire, le Centre Mondial de la Paix s’impose comme un acteur majeur de la mémoire. Surplombant la ville symbole d’une bataille de 300 jours avec plus de 300 000 morts, ses paysages meurtris, ses villages disparus et la volonté de ne pas céder un pouce de terrain à l’adversaire, le Centre Mondial de la Paix incarne aujourd’hui, par delà le martyr, la réconciliation des deux pays et un lieu symbole pour ne pas oublier, un siècle après.

Du 14 juin 2014 jusqu’à fin 2018
Centre Mondial de la Paix
Place Monseigneur Ginisty – Palais Episcopal – 55 Verdun – 03 29 86 55 00
7 jours sur 7 de 10h à 18h.
Tarif normal adulte : 7€
1⁄2 tarif enfant de 8 à 15 ans: 3,5€
Enfant moins 8 ans : gratuit
Tarif réduit individuel : 5,5€
(ambassadeurs de Lorraine, Amatrami, Escapade 55, chômeurs, militaires, étudiants)
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