Nancy, la ville qui ose !

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En chiffres, Nancy c’est plus de 105 000 habitants, 50 000 étudiants par an, 10 parcs, 15 jardins, 34 395 arbres, la Place Stanislas classée Unesco, 6 musées remarquables (en comptant ceux de la Métropole), la première université de la région Grand Est, l’un des 10 meilleurs CHRU de France, un opéra national… et bien plus encore ! Ce dossier spécial Nancy met en lumière les principaux défis de la ville pour demain : la transition écologique bien sûr, un effort qui se doit d’être partagé entre la ville et les citoyens. Et pour cause, Nancy ose se lancer un challenge : cap sur une ville exemplaire en 2030 grâce à 30 objectifs et 90 actions concrètes. Côté commerce, il y aussi la mise en place de NANCY DEFI pour dynamiser le centre-ville et développer l’attractivité nécessaire aux habitants mais aussi aux commerçants, aux étudiants, aux touristes ! 

Ville de culture, Nancy organise une pléiade d’événements : le mois de l’Europe pendant tout le mois de mai, avec, en fond, les élections européennes 2019 et le débat sur le Brexit, les différentes actualités des musées, mais aussi l’arrivée d’une étape du Tour de France à Nancy le 9 juillet prochain, lors de laquelle Stanislas sera vêtu de jaune en nous pointant la direction à prendre : tout droit vers l’avenir ! 

Renseignements : nancy.fr

Transition écologique : du sol à l’assiette

Avec ses 30 objectifs pour 2030, ses 90 actions à mettre en place immédiatement et son plan nature, Nancy veut devenir une « ville écologique exemplaire ». 

Il y a quelques semaines, la ville de Nancy dévoilait sa feuille de route « Nancy 2030, cap sur la ville écologique ». Annoncé par le maire Laurent Hénart fin 2018, cette démarche de Transition Écologique entre donc en phase opérationnelle en cette année 2019, après une année de réflexion et de préparation conjointement menée avec l’Université de Lorraine, les Nancéens et les partenaires, notamment la Métropole du Grand Nancy. Avec trois axes de travail, ce projet de transition écologique dessine un territoire profondément modifié par onze années de changement progressif et global.

Premier volet : la ville nature. Nancy sera verte ! Sept places seront transformées en oasis urbains, un ilot de fraîcheur sera installé par quartier, des façades seront végétalisées, les espaces verts seront 100 % écolabellisés. Deuxième volet : la ville saine. Mise en place des produits bio dans les cantines, 95 % de rues apaisées et équipées de pistes cyclables, multiplication des zones piétonnisées en sont les grands axes. Dernier volet : la ville positive où les consommations d’énergie finale de Nancy auront baissé de 25 % !

Des jardiniers urbains

« Depuis l’an 2000, le service des Parcs et Jardins a adopté le zéro phyto dans ses serres et depuis 2005 dans les espaces verts. Ils étaient précurseurs ! » souligne Marie-Catherine Tallot. Aujourd’hui, la Ville veut aller plus loin en donnant des clés de réussite aux citoyens. « Notre plan nature regroupe des conseils, des tutos à mettre en place chez soi pour réaliser des prairies fleuries, fleurir les pieds d’arbres, utiliser des plantes verticales… » explique Pierre Didierjean, directeur des Parcs et Jardins de la ville de Nancy. Les habitants participent également au fleurissement de la ville grâce aux « Mardis aux serres » où ils aident les jardiniers municipaux à repiquer, rempoter les fleurs. « Ces ateliers étant pleins, nous avons lancé les Mercredis de la Pep’, des animations où les enfants peuvent participer » continue Pierre Didierjean. « Il y aura prochainement des thèmes comme la mosaïculture, l’entretien des massifs… Ces ateliers remportent eux aussi un succès fou ! » Dans cette même veine, des potagers et des composteurs seront mis à disposition dans les écoles. Avec ces animations, la Ville espère former des « jardiniers urbains », qui reproduiront ces gestes verts chez eux. « C’est une démarche vertueuse entre la nature et les citoyens » poursuit Marie-Catherine Tallot. « La Ville est porteuse de ce beau projet. Les enfants et les adolescents nous demandent d’agir. Ils ne veulent pas de la terre que nous sommes en train de leur laisser. Nancy deviendra exemplaire et, j’espère, donnera des idées aux autres pour créer des villes de bien-être. »

Produits locaux et bio, réduction du plastique…

La transition écologique passe aussi par nos assiettes, « une question fondamentale pour les parents d’élèves » insiste Romain Pierronnet, adjoint à l’éducation. « Il y a une hausse de fréquentation dans les cantines et nous devons faire un effort qualitatif, c’est incontestable. » À Nancy, la cuisine centrale Sodexo distribue 7 500 repas par jour. À l’heure actuelle, 43 % des produits sont locaux. En 2020, la ville s’engage à proposer 20 % de produits bio. « Il faut trouver les agriculteurs capables de répondre aux quantités de la cuisine centrale et penser aussi à leur juste rémunération. » Pour cela, Nancy se fournit dans tous le Grand Est. 

Mais au-delà du « bien manger », l’objectif est d’éduquer les enfants aux bons réflexes : privilégier les circuits-courts, manger des produits de saison, réduire la consommation de viande avec un menu végétarien par semaine (proposé dans les cantines mais non obligatoire). « Il est question aussi de réduire les déchets. La Sodexo a un partenariat avec la banque alimentaire et lui donne les barquettes non ouvertes, ayant respecté la chaîne du froid. Notre objectif est de diviser par trois le gaspillage alimentaire. » 

Enfin, une autre question centrale, et non des moindres : l’interdiction du plastique. « Aujourd’hui, nous avons deux choix : revenir à l’inox ou proposer des barquettes en cellulose avec un liner étanche en plastique » explique Romain Pierronnet. Dans le premier cas, la cuisine centrale devra être réaménagée avec un tunnel de lavage. Dans l’autre, il faut réfléchir au recyclage des barquettes. « Nous avons un groupe de travail avec les parents, les représentants du personnel et des chercheurs de l’ENSAIA. Ces derniers ont d’ailleurs travaillé sur la conception d’un liner biosourcé pour enlever toute trace de plastique. Ce projet n’est pas encore industrialisé mais, la demande est là. Affaire à suivre ! » 

Renseignements : 03 83 36 59 04 ou [email protected]

 

Nature en Fête, rendez-vous les 4 et 5 mai ! 

Une fois n’est pas coutume, plus de 45 000 visiteurs sont attendus au parc Sainte-Marie pour cette nouvelle édition de Nature en Fête ! 150 exposants seront présents entre horticulteurs, pépiniéristes, maraîchers, associations… et les bons produits de Sauveurs Paysannes. « Tous sont là pour donner des conseils et vendre des produits à des prix très attractifs » détaille Pierre Didierjean, directeur des Parcs et Jardins de la ville de Nancy. 

Les jardiniers en herbe pourront, par exemple, se faire aider dans la confection de leur jardinière : « Les visiteurs n’ont qu’à apporter leur contenant et les plantes qu’ils auront acheté auprès des horticulteurs et la ville offre le substrat et la plantation ! » Chaque année, plus de 700 personnes profitent de cette formule. Il y aura bien sûr un vaste choix de plantes annuelles mais aussi des plantes vivaces et des plantes condimentaires. 

L’École d’horticulteur de Roville-aux-Chênes sera de la partie pour présenter le patrimoine horticole lorrain « dont la figure est l’obtenteur Victor Lemoine qui a créé près de 6 000 plantes ». Les élèves du lycée agricole et horticole de Courcelles-Chaussy feront, eux, des démonstrations de « grimper » dans les arbres. 

Comme chaque année, le prix Victor Lemoine sera remis, avec, cette année, trois récompenses : 600 € pour le premier, 300 € et 100 € pour les suivants. Enfin, « graines de citoyen » sera reconduite pour une 4e édition : « Il est grand temps de semer ce qui nous rassemble, nous unit, nous donne de l’espoir. » Il s’agira cette année d’un mélange de fleurs sauvages « qui permettent la pollinisation ». Pierre Didierjean invite tout un chacun à fleurir les moins recoins, les moindres fissures pour prendre soin de notre biodiversité ! 

Les 4 et 5 mai, de 10h à 19h. Gratuit. 

 

Nancy DEFI, pour redynamiser le centre-ville

En janvier dernier, Nancy s’est dotée d’une Société d’Économie Mixte (SEM) baptisée Nancy DEFI afin de renforcer l’attractivité du centre-ville. Explications.

 

 

Si nous permettons de ramener de l’habitant au centre-ville, ça booste la consommation de services, des équipements à la personne, pour la maison… C’est un cercle vertueux ! » Sylvie Petiot, première adjointe déléguée à l’économie et au commerce et présidente de Nancy Défi confirme que le commerce à Nancy se porte bien. Mais les locaux commerciaux vacants, dont les étages ne sont accessibles que par le magasin, eux, posent problème. C’est pourquoi, à l’instar de Paris, la ville s’est dotée d’une société d’économie mixte dotée d’un capital de 5 millions d’euros vouée « à acheter, à restructurer, puis à revendre voire exploiter des biens adaptés à la demande commerciale et résidentielle d’aujourd’hui » explique l’élue. 

 

Une structure complémentaire

Actionnaire majoritaire avec  42.1 % des parts, la Ville s’est entourée de partenaires institutionnels et privés dont la Caisse des Dépôts et Consignations, la Métropole du Grand Nancy, la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne (BPALC), la Caisse d’Épargne Grand Est Europe , l’Office Métropolitain de l’Habitat du Grand Nancy (OMh), la Société Lorraine de l’Habitat (SLH), Batigère et le Crédit Agricole de Lorraine. « Notre but n’est pas de faire de la concurrence aux professionnels de l’immobilier mais de proposer une structure complémentaire pour s’occuper de ces biens qui ne les intéresseraient pas forcément. » Avec Nancy DEFI, ces locaux seront réadaptés à la vie des citoyens aujourd’hui avec « des accès extérieurs, des locaux pour les vélos ou les poussettes… » Avec un taux de vacances inférieur à la moyenne nationale, Sylvie Petiot en est sûre : « Le centre-ville de Nancy a de très beaux jours devant lui ! » 


3 questions à Sylvie Petiot

Première adjointe déléguée à l’économie et au commerce à la ville de Nancy et présidente de Nancy Défi

Quel est taux de vacance des locaux commerciaux à Nancy ? 

Nous avons un taux de 6.7 % actuellement. Ce qui est plutôt bas puisque les grandes villes de France approchent plus des 10 % en général. À Nancy, les locaux vacants sont souvent des grandes surfaces, des structures qui ne trouvent pas preneur rapidement. 

Quels sont les prochains objectifs pour Nancy DEFI ?

Nous avons repéré 50 « adresses » en hyper-centre de Nancy sur lesquelles nous pouvons travailler. Il y en aura aussi forcément dans des quartiers comme le Faubourg des Trois Maisons ou Bonsecours par exemple. Nous avons aujourd’hui établi cinq contacts avec les propriétaires. Nous avons lancé les études avant achat pour s’assurer de la faisabilité des travaux. Nous organiserons également une réunion prochainement avec les propriétaires et les professionnels de l’immobilier pour expliquer en détails Nancy DEFI.

Quid de la taxation sur la vacance qui devrait être mise en place en 2021 ?

C’est une mesure que nous avons annoncée en Conseil Municipal. Les propriétaires de locaux vides depuis plus de 2 ans seront susceptibles de payer une taxe selon la valeur locative du bien et d’un taux voté en Conseil Municipal sur la base de la loi. Concrètement, la première année sera dissuasive : nous espérons ainsi entrer en contact avec les propriétaires pour trouver des solutions. Cet argument peut nous permettre de débloquer des situations !


Entretien avec Laurent Hénart

Maire de la ville de Nancy,

Vous avez dévoilé, il y a quelques semaines, la feuille de route « Nancy 2030 : cap sur la ville écologique ». Comment avez-vous identifié ces trente objectifs ? 

Nous avons commencé par un débat sur la Transition Écologique : face au péril environnemental, qu’est-ce que nous pouvons faire dans une ville comme la nôtre ? L’Université de Lorraine a accepté de piloter, conjointement avec la Ville, le comité d’organisation qui était ouvert à des associations, à des entreprises… Au terme d’une année de débats, d’une trentaine de réunions, nous avons recueilli 300 propositions et nous sommes arrivés à cette feuille de route de trente objectifs. 

Il y a, certes, trente objectifs, mais aussi un plan d’action sur trois ans…

Oui, il s’agit de 90 actions concrètes à mettre en place en 2019, 2020 et 2021 avec un plan d’investissement de la part de la Ville de 15 millions d’euros. Chaque année, nous allons évaluer la réalisation des propositions immédiates et aussi la façon dont nous nous rapprochons de nos objectifs. Il y aura aussi des questions d’adaptation car, parfois, les techniques évoluent et amènent à reconsidérer les actions envisagées. 

Ressentez-vous un réel dynamisme de la part des citoyens, que vous mettez aussi à contribution dans cette Transition Écologique ? 

Une proposition sur trois vient des citoyens. Ça montre leur réelle implication. Et la Transition Écologique n’aura de sens que si les habitants veulent développer la démarche. Plusieurs actions font appel aux citoyens d’ailleurs comme le verdissement ou la végétalisation des façades. Depuis février dernier, nous avons mis en place une aide, du même montant maximum que pour un ravalement de façade. Ce qui, en pourcentage, est beaucoup plus intéressant pour les propriétaires car le verdissement d’un mur coûte moins cher qu’un ravalement. La collectivité doit, bien sûr, être exemplaire et le service des Parcs et Jardins de la Ville ont déjà identifié vingt sites qui sont en cours de végétalisation. 

Quels sont les autres projets qui seront mis en place prochainement ? 

Nous allons développer un programme avec les écoles, les crèches, les garderies pour végétaliser ces endroits, leur proposer des jardins, des potagers… Nous allons également commencer les travaux place de la Croix de Bourgogne qui deviendra le premier « oasis urbain » avec des végétaux, des jeux et surtout un point d’eau, indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique. 

Vous avez confiance en l’avenir et en la réussite de cette Transition Écologique ? 

Je pense que quelles que soient les évolutions à l’avenir, la feuille de route engage tout le monde. Personne ne reviendra dessus. À partir du moment où nous ouvrons le débat, où nous pointons 

du doigt les réticences, les difficultés techniques, les problèmes financiers, et où nous mettons en place une feuille de route largement validée, le mouvement engagé est un mouvement irréversible.

Au mois de mai, Nancy fêtera l’Europe. Quelle est la genèse de ce « mois de l’Europe » ? 

Le « Mai de l’Europe » vient d’une idée assez simple : la fête de l’Europe se déroule le 9 mai et c’est l’occasion de parler de ce thème avec les habitants. L’Université de Lorraine co-produit un certain nombre d’événements, notamment des débats, mais il y aura aussi des spectacles, des expositions mis en place grâce à l’ensemble des associations qui s’intéressent aux échanges culturels. Tous les ans, ce mois est dédié à la découverte, aux échanges, à l’actualité de l’Europe. Ça permet aussi de mettre en avant nos jumelages avec Liège (Belgique), Newcastle (Angleterre), Padoue (Italie), Karlsruhe (Allemagne) et de montrer des choses réelles à travers les échanges de jeunes, les partenariats associatifs… C’est vraiment l’occasion de montrer ce que la ville tire de l’Europe dans sa vitalité, son ouverture, sa force. 

Autre temps fort pour Nancy : l’arrivée d’une étape du Tour de France le 9 juillet prochain…

La dernière fois que le Tour de France est passé par Nancy, c’était en 2014, juste après mon élection. C’est un événement fédérateur, qui réunit des gens de toutes les générations et de tous les milieux sociaux. Ce qui m’a marqué, ce sont les images à la télévision sur des heures de grande écoute. Le Tour de France est dans le top 3 des évènements sportifs les plus regardés au monde ! C’est donc une façon de faire la promotion de notre territoire, de montrer Nancy avec son patrimoine, ses espaces majeurs, ses monuments… En tout, une soixantaine de télévisions étrangères diffuseront le Tour de France. Il y aura également une émission d’une télévision des Pays-Bas sur la ville et nous avons eu la demande d’une équipe chinoise pour valoriser Nancy d’un point de vue touristique et économique. D’ailleurs, le Tour de France permet aussi des retombées économiques importantes car, pendant deux jours, il y aura des nuitées d’hôtels, des réservations dans les restaurants pour les coureurs, les équipes mais aussi les touristes qui suivent le Tour à l’échelle d’une région par exemple.

Stanislas s’affiche en jaune sur la Place Stanislas. Nancy s’affiche dans le métro parisien. Pour montrer que la ville est attractive ? 

Ce renouvellement de la campagne de valorisation territoriale est essentiel pour qu’elle fonctionne. La première a été lancée à l’autonome dernier. Nous avons donc acheté des espaces publicitaires en Île-de-France, dans les médias, sur les réseaux sociaux grâce à ces petits films qui valorisent les points forts de Nancy sur l’Université et l’innovation économique, sur tous les projets en lien avec la nature comme Nancy Thermal ou la Transition Écologique et sur la vie culturelle, le patrimoine remarquable… Le but est de montrer Nancy telle qu’elle est. Et de la faire connaître ! Ces campagnes s’adressent aussi à des publics différents : aux décideurs économiques pour le choix des implantations des entreprises, mais aussi aux étudiants pour entretenir le dynamisme de l’Université de Lorraine, aux touristes et aux résidents. Beaucoup recherchent, aujourd’hui, une ville calme, avec une douceur de vivre et un haut niveau de services proposés. 

Nancy a donc pour objectif d’être une ville exemplaire en termes d’écologie mais aussi d’attractivité ? 

Les deux vont de pair. Une ville attractive est forcément une ville qui respecte la nature. Et respecter la nature, c’est respecter la personne, donc sa santé. Nous ne pouvons pas vouloir un air de qualité et polluer à tout va. Globalement, une ville qui engage et réussit sa Transition Écologique est une ville qui sera attractive aux yeux des gens. Et à l’inverse, je crois que nous ne pouvons pas réussir cette transition en se repliant sur soi. Je ne crois pas en un retour en arrière. Le but est d’innover, de trouver des nouvelles techniques, des nouvelles façons de vivre, d’habiter, de se déplacer. C’est d’être parmi les plus inventifs en faisant venir des talents. Ainsi, nous avons plus de ressources pour réussir des défis comme celui-ci.  


L’Europe trouve sa place à Nancy

Comme chaque année, le mois de mai sera consacré à l’Europe entre débats, expositions et spectacles. Avec, en point d’orgue, la fête de l’Europe, le 9 mai. 

À Nancy, la nouvelle édition du « Mai de l’Europe » s’ouvrira dans un contexte politique réunissant, d’un côté, les élections européennes le 26 mai prochain et de l’autre, le débat sur le Brexit. Cette actualité européenne rend la manifestation d’autant plus importante pour faire « prendre conscience aux gens que les élections européennes sont un scrutin important auquel il faut participer » souligne Laurent Hénart, Maire de la ville de Nancy. « Le risque de ces élections, c’est finalement le taux élevé d’abstention. » Pendant tout ce mois de mai, la ville et l’Université de Lorraine organisent une kyrielle d’animations pour « faire comprendre au public en quoi l’Europe est importante dans notre vie quotidienne et dans la construction de notre avenir ». Cette année, « cap sur l’écologique » : pour illustrer cette thématique, il y aura, par exemple, une rencontre exceptionnelle avec Alain Baraton le 23 mai prochain. Le jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand parc du château de Versailles participera à une conversation sur le thème « jardins urbains et des jardins partagés en France et en Europe ».

« Donner l’envie aux gens de s’engager »


Du 9 au 15 mai, la Galerie 9 située rue Gustave Simon accueillera l’exposition « La transition écologique à travers des œuvres de Krzysztof Bartnik, peintre de Lublin » proposée par Nancy-France-Pologne. Côté animations, place à un programme riche et diversifié ! Des séances de marche nordique semi-urbaines au banquet de l’Europe en passant par un concert de la pianiste Ramona Horvath ou encore par un escape-game européen sur le thème de la transition écologique : il y en aura pour tous les goûts et tous les âges. 

Parmi les autres temps forts, la journée festive du 9 mai sera bien remplie. La cérémonie inaugurale sera suivie d’une conférence « Quelles bonnes pratiques pour protéger l’environnement ? Un exemple : le département de Salaj en Roumanie, pays titulaire de la présidence rotative du Conseil de l’Union européenne ». Dès 11h, le Centre Régional Information Jeunesse de Lorraine en partenariat avec le Conseil Nancéien de la Jeunesse et des acteurs locaux européens donnent rendez-vous aux visiteurs pour un défi : parcourir le plus de kilomètres sur la Place Stanislas en se passant un drapeau européen pour montrer son attachement à l’Europe et à ses valeurs. La journée se poursuivra autour de la découverte du continent européen à l’ère de la transition écologique, d’une conférence sur l’architecture écologique en Europe, d’une randonnée « plogging » (un concept venu de Suède consistant à ramasser les déchets en faisant du sport) et d’un événement surprise à 18h sur la Place Stanislas. À Laurent Hénart de conclure : « Nous espérons que ce Mai de l’Europe donnera l’envie aux gens de s’engager dans des projets européens, par le biais d’associations ou par une initiative personnelle. » 


Quoi de neuf dans les musées ?

Musée de l’École de Nancy 

La Villa Majorelle étant elle aussi en travaux, la ville de Nancy propose, au musée de l’École de Nancy, une présentation de sa rénovation. Première maison entièrement Art nouveau de Nancy, cet édifice s’apprête à vivre une étape importante de travaux intérieurs : l’exposition-dossier « La Villa Majorelle, aujourd’hui et demain » révèle les différentes étapes du projet.

Après la première campagne de travaux extérieurs (réfection de la toiture, repose des cheminées, nettoyage des façades…), la nouvelle phase de rénovation (intérieure) verra la restitution des décors au plus près de l’état connu du vivant de Louis Majorelle (1859-1926). Les pièces seront également réaménagées grâce aux différents meubles et objets d’art originaux conservés dans les collections du musée de l’École de Nancy. Ce parti pris nécessite l’intervention de spécialistes au savoir-faire exceptionnel et rare, capables non pas de refaire « à neuf », mais de retrouver la patine originelle d’un lieu habité, vivant et chaleureux.

Musée des Beaux-Arts

Depuis le 23 février, le musée de la Place Stanislas est sous le feu des projecteurs. L’exposition « 20 ans ! Dans les coulisses du musée des Beaux-Arts » revient sur les grands moments qui ont jalonné la vie du musée et révèle comment s’organise la vie « cachée » d’une institution attachée à transmettre un patrimoine commun. Tout en s’adaptant à son temps. 

Le musée des Beaux-Arts donne rendez-vous aux visiteurs, le 24 avril, pour une rencontre avec l’artiste nancéen Edwart Vignot qui a investi les espaces du musée. Les 27 et 28 avril, place au « grand Wikithon » : un marathon Wikipédia dédié aux collections du musée. Historiens, chercheurs, amateurs et passionnés : venez contribuer et enrichir la page Wikipédia du musée des Beaux-Arts de Nancy ! 

Palais des Ducs de Lorraine – Musée Lorrain

Depuis avril 2018, le palais ducal a fermé ses portes au public et se prépare à entrer dans la phase de grands travaux, prévue dans le cadre du projet d’extension-rénovation du musée. Lancée cet été, elle sera présentée au public dans le cadre d’une maison projet qui ouvrira en juillet.  Depuis un an, l’équipe du musée, accompagnée des restaurateurs et des transporteurs spécialisés, travaille sur le déménagement : après les collections archéologiques, les éléments architecturaux, le mobilier, les peintures, les vitraux et autres éléments scellés dans les murs du musée, c’est au tour des poêles en faïence de quitter les lieux. Au total, six poêles datés des 18e et 19e siècles vont être pris en charge et transportés jusqu’à la nouvelle réserve. Trois d’entre eux, hors formats, nécessitent une attention particulière de la part de l’équipe de restaurateurs formée par Marie Petit. Ils ont été démontés avec précaution pour être sortis du palais ducal et transportés jusqu’aux réserves. Ces opérations de transfert des collections laisseront place aux travaux au cours de l’été 2019, avec l’ouverture d’une « maison du projet » début  juillet.

ET AUSSI… 
La nuit européenne des musées, le 18 mai, de 20h à minuit

Pour cette 15e édition, les musées de la Ville de Nancy invitent les visiteurs noctambules à de multiples expériences et activités. 


La ville en jaune !

Le 9 juillet prochain, Nancy s’apprête à vivre l’arrivée de la 4e étape du Tour de France, sur le boulevard d’Austrasie, et à fêter les 100 ans du maillot jaune !

À trois mois de l’événement, les équipes organisatrices d’A.S.O (Amaury Sport Organisation) sont venues repérer les lieux et, notamment, le site d’arrivée et la ligne droite finale : un sprint de 1 600 mètres sur le boulevard d’Austrasie. « Les spectateurs vont assister à un vrai spectacle sportif » s’enthousiasme Laurent Hénart, maire de la ville de Nancy. « C’est aussi pour cette raison que le boulevard d’Austrasie a été choisi : il est long, droit et large pour permettre aux coureurs de faire leur meilleur sprint ! » 

Tour de France Nancéen !

La 4e étape du Tour de France partira de Reims pour un parcours de 215 kilomètres. Les coureurs arriveront devant le Stade Matter après avoir traversé Villers, Laxou, Vandœuvre et Jarville. Pour la 18e fois, le Tour de France sera donc Nancéen. Et la dernière fois que la ville a vécu une arrivée, c’était en 2014. Cette année, il s’agira en plus d’un double événement avec les 100 ans du maillot jaune ! Pour l’occasion, la Ville de Nancy prévoit des animations festives pour patienter jusqu’au 9 juillet, avec, en apogée, une grande fête lors de l’arrivée. Le programme devrait être dévoilé prochainement, mais une chose est sûre : la métropole et la Ville seront, forcément, toute de jaune vêtues ! 


Nancy vous donne rendez-vous…

Rencontres Européennes de l’Architecture 

Le 18 mai – Grande Halle de l’Octroi à Nancy 

Après le Portugal et l’Allemagne, la Belgique est l’invitée des 3e Rencontres Européennes de l’Architecture. Au programme de la journée : visites, ateliers, exposition et table ronde.

maisondelarchi-lorraine.com

 

Commande artistique ADN – Art Dans Nancy !

Inauguration le 29 avril – Mairie-Médiathèque Saint-Pierre à Nancy

Après David Walker ou Jef Aérosol, c’est au tour du street-artiste portugais Vhils de laisser son empreinte dans le cadre du parcours ADN – Art dans Nancy. Au printemps, la façade de la future Mairie-Médiathèque Saint-Pierre s’orne en effet d’un visage taillé à même la pierre, la spécialité de l’artiste.

vhils.com

 

OUAA – Ouvertures d’Ateliers d’Artistes 

Les 11 et 12 mai – Partout dans Nancy 

La nouvelle édition des Ouvertures d’Ateliers d’Artistes donne rendez-vous un peu partout à Nancy ! Pendant deux jours, près de 300 artistes, peintres, graveurs, sculpteurs, plasticiens, installateurs, vidéastes et photographes accueillent chez eux, dans leur atelier, leur grenier, leur lieu de production… Une belle occasion de découvrir l’envers du décor et la création contemporaine à Nancy. Organisées par l’association Tekhné en partenariat avec la Galerie Lillebonne.

mjclillebonne.org

 

 


« Faire briller l’image de la ville »

Depuis six mois, Martin Igier a pris ses fonctions comme directeur de la communication de la ville de Nancy. Un nouveau challenge pour ce journaliste de formation.

À 57 ans, Martin Igier avait envie de changement. Lui qui, dans sa carrière professionnelle, a souvent travaillé selon « des cycles de 3, 5 ou 8 ans », a laissé de côté son métier de journaliste pour rejoindre les rangs de la communication de la ville de Nancy. « Les débuts ont été sportifs, comme à chaque prise de poste. Nous sommes dans une hyper-sollicitation permanente et j’ai dû apprendre à faire le tri dans les informations et à prendre du recul. Grâce notamment à l’excellente équipe qui m’entoure » explique-t-il avec sincérité. Dans son bureau, des affiches XXL de films décorent les murs. Pas étonnant, car le cinéma est l’une de ses plus grandes passions. « Avec le disco et Claude François » avoue-t-il en riant. 

« La chance fait partie du talent »

À Bar-le-Duc, Martin Igier grandit dans une famille modeste avec son frère et sa sœur. Il est un « gamin normal, mais pas très bon en maths et en physique ». Très jeune, il veut se diriger vers le journalisme. « Une voie de garage » selon la conseillère pédagogique. Ça sera donc une licence de Lettres Étrangères Appliquées à Metz, allemand et anglais pour lui. « En 4e année, je vois une affiche pour le concours de l’École supérieure de journalisme de Lille. Je tente ma chance. » Lui, à qui on a reproché son manque de synthèse, obtiendra sa meilleure note à l’épreuve… de synthèse ! « Pour l’oral, nous avions douze sujets à préparer. Forcément, je tombe sur l’un des deux sujets que je n’avais pas révisé. C’était sur les SDF. Et la veille, j’avais lu un papier dans un magazine « Le Pèlerin » chez mes grands-parents, qui m’a permis de m’en sortir ! » Avec un peu de chance donc. « Mais vous savez, on dit que la chance fait partie du talent ! » S’en suit une carrière de journaliste, devant et derrière la caméra : « Je me suis tout de suite tourné vers l’audiovisuel, car je n’avais pas la plume pour la presse écrite. Et j’avais ce besoin d’être sur le devant de la scène. » Longtemps, il incarne les journaux de RTL Lorraine. En 1994, il intègre M6, la petite chaîne qui monte, et lance le bureau local nancéien : « Il ne reste rien du 6 minutes Nancy, ce format d’informations très innovant à l’époque. Les cassettes ont toutes été jetées ! »

Côté coulisse

Après 5 ans de 6 Minutes, en 1999, il part enseigner à l’École de journalisme de Lille avec un objectif en vue : France 3 Nord-Pas-de-Calais. « J’ai présenté le 19/20 puis je me suis essayé au national en assurant la présentation l’été. Après, on m’a demandé de prendre en charge le 12/13 à Lille pour booster les audiences. J’avais carte blanche sur les invités ; fan de cinéma, je me suis fait plaisir ! » Mais Martin Igier a envie d’autre chose. Il revient à Nancy, côté coulisse, en tant que rédacteur en chef adjoint de France 3 Lorraine. Et repart, quelques années plus tard, toujours en tant que rédacteur en chef, du JT à France 3 Nord-Pas-de-Calais où il retrouve l’un des premiers pigistes croisé à M6. 

« Ma famille était restée à Nancy et ce poste de directeur de la communication était une belle occasion de pouvoir revenir. Je connais Laurent Hénart de longue date et donc j’ai saisi l’opportunité. » Enthousiasmé par cette nouvelle aventure, Martin Igier assure ne pas regretter le journalisme : « Je manage une équipe, je pilote une rédaction pour les différentes publications de la ville, le métier n’est pas si différent. » Aujourd’hui, ses objectifs sont clairs : « Faire briller l’image de la ville. Laurent Hénart aime profondément Nancy et mise beaucoup sur la culture. Cette passion, nous nous devons de la retranscrire. » 

• Photos © Ville de Nancy, P.O, DR