« Neue stücke » ne perd aucune miette

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Du 17 au 20 novembre, la Manufacture se met à l’heure allemande et propose de faire découvrir sa dramaturgie contemporaine dans toute sa diversité. A quoi ressemble-t-elle ? Réponse en novembre avec la quatrième édition du « Neue Stücke1 ».

Cette année pour sa nouvelle édition de « Neue Stücke », la Manufacture a concocté un programme de spectacles prompts à ensorceler le gourmet fan de théâtre qui sommeille en vous à travers une exploration de la dramaturgie allemande contemporaine. Avec cette manifestation, le Centre Dramatique National (CDN) de Nancy-Lorraine prend une dimension européenne en partenariat avec neuf structures comme le Goethe-Institut Nancy, le « Badisches Staatstheater » de Karlsruhe, le « Deutsches Theater » de Berlin et même des confrères messins tel l’Arsenal. Sur la scène contemporaine, la compétition n’est pas de mise.

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Concoctions explosives

Et les spectacles vont vite chauffer sur les fourneaux. Lors de la soirée inaugurale, trois d’entre eux interpelleront le public de toutes les façons possibles. Dès 19h30, la Manufacture révèle en avant-première l’un des dix textes qui composeront « Krise Experts », une création inédite jouée dans sa totalité lors du prochain festival RING. Au cours de cette soirée, les élèves de Sciences-Po Nancy présenteront en allemand et en français le texte de l’auteure allemande Rebekka Kricheldorf. Cette pièce porte tout particulièrement la marque de Michel Didym grâce à une interaction accrue entre ceux qui sont sur scène et le public. Ici, les spectateurs vont constituer une cellule de crise et de réflexion. Face à eux, un expert aura cinq minutes pour développer son sujet. À la fin du temps imparti, chacun se sera forgé une opinion et pourra la soumettre par l’intermédiaire d’un boîtier de vote. Les minutes citoyennes sont passées, place à un autre genre théâtral avec « Quand on parle du chou, les bougies dansent ». Écrit par Jörn Klare, cette pièce nous plonge dans l’intimité d’une relation mère-fille, traversée par la question douloureuse de la mémoire. Alors que la mère est sur le point de perdre une grande partie de ses souvenirs, la fille tente de découvrir l’identité d’un père inconnu, gardé jusque-là sous silence.

Nuits blanches et cœurs sauvages

La soirée du jeudi 19 novembre explore la question de l’identité juive et des liens familiaux. Dans « Mameloschn, langue maternelle », trois générations se confrontent : la grand-mère Lin, rescapée des camps de concentration, la fille Clara, en froid avec cette dernière, et la petite-fille, Rachel, qui tente de renouer avec ses racines et apprend quelques bribes de Yiddish. Ces trois femmes vont se heurter, s’interroger afin, peut-être, de mieux se retrouver, malgré les douleurs. Le public pourra voyager sur une nouvelle palette de sentiments le 20 novembre et plonger avec joie dans la « Nuit blanche berlinoise ». Là, le cabaret toqué du « Social Muscle Club » jouera la carte participative en faisant échanger les spectateurs entre eux. Un karaoké dansé géant prendra aussi place et chacun aura l’opportunité de briller (ou pas) sur la piste de danse. N’est pas Beyoncé qui veut ! D’autres surprises vous attendent. Et puis, du 10 au 15 novembre, « Neue Stücke » s’allie à l’Arsenal de Metz pour la 7e édition des rencontres musicales franco-allemandes. Cette année, elles auront pour thème « Entartete Musik / Musique dégénérée », en lien avec le 70e anniversaire de la libération des camps. La France et l’Allemagne se souviennent, leurs dramaturges aussi.

1 « Nouvelle pièce », en allemand.

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