Un trait d’humour fin

1847

Jeune dessinateur, Arthur alias Wiglaf, commence à se faire une place dans le monde du dessin de presse. Avec un regard très ironique sur notre société !

Il s’appelle Wiglaf. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais c’est un talent à suivre. Lui, dessine depuis tout petit : « C’est la réponse que tout le monde donne, mais c’est vrai ! Je dessinais des châteaux forts au début, j’adorais ça ! » Son pseudo, Arthur l’a puisé dans un souvenir d’enfance, en référence à un héros rouquin scolarisé dans une école de dragons. Après les contes pour enfants, Wiglaf s’est intéressé à la bande-dessinée : « J’étais fan de Lucky Luke. En fait, je voulais raconter des histoires de cowboys ! » Du Far West, Wiglaf s’est tourné vers l’actualité et les dessins d’humour, encouragé par l’une de ses professeurs aux Beaux-arts de Nancy. Son défi : faire un dessin de presse par jour. « Je m’y suis tenu. Je faisais déjà des dessins humoristiques avec des situations de la vie de tous les jours. Mais l’actualité, c’est une énorme source d’inspiration, il y a des trucs fous ! » Prison, armes à feu, IVG, mariage pour tous, politique, pénurie de beurre, affaire Weinstein… Tous les sujets passent sous son feutre. Avec une once de provocation : « Mes références, ce sont Cabu, Wolinski… Bref toute la bande à Charlie Hebdo. Cette idée que rien n’est sacré, que l’on puisse rire de tout, ça me fascine ! » Wiglaf ose tout donc, ou presque. En confiant qu’il préfère soumettre ses dessins à son entourage avant de les publier. Sa plus grande crainte : la mauvaise interprétation.

Pointe de poésie

L’année dernière, Wiglaf remporte le prestigieux trophée Presse Citron, récompensant des dessinateurs de presse. Il raconte en riant : « Je ne m’y attendais pas du tout. J’y participais juste pour me faire des contacts. J’ai fait un discours du style « Si j’avais su, je serai allé chez le coiffeur » ! » La reconnaissance est en marche et le jeune dessinateur commence à travailler pour des publications de presse comme Psikopat en France ou Même pas peur en Belgique.

De la créativité, Wiglaf en a à revendre. Il s’est notamment illustré dans le cadre de la manifestation Embranchements en juin dernier, organisée par les Parcs et Jardins de la ville de Nancy. « Ils m’ont commandé une douzaine de dessins sur le thème de l’arbre. J’ai aussi dessiné en live durant les conférences autour de cet événement. Après chaque intervention, mes dessins étaient projetés sur grand écran. C’était une super expérience qu’il me tarde de refaire ! » Wiglaf a continué sa collaboration avec la Mairie de Nancy pour le jardin éphémère 2017, dans lequel s’était glissé un livre en bois regroupant plusieurs de ses illustrations. Exit la provocation, place ici à une pointe de poésie.

Aujourd’hui, Arthur travaille comme surveillant dans un collège près de Toul. Wiglaf rêve, lui, de travailler dans un journal et d’enfin pouvoir vivre de sa passion. « J’ai rencontré les équipes de Charlie qui m’ont encouragé dans mon travail. C’est un milieu difficile, où la critique est facile. Mais mon truc, c’est de dessiner et de faire des blagues. Alors je n’arrêterai pas » dit-il… en rigolant.

Retrouvez les dessins de Wiglaf sur wiglafpresse.tumblr.com ou sur sa page facebook @WiglafPresse

Illustrations © Wiglaf, DR